La Doyenne de 1767

Avant la Révolution, une chartreuse était installée depuis 1285 dans la plaine, entre le bourg actuel et le Giffre, rivière qui creuse la vallée depuis la nuit des temps. Plus grosse des trois cloches en place à la Révolution, elle a été transportée à Bonneville pour être fondue en canon ou en pièces de monnaie. Heureusement, elle fut sauvée… par une paroisse proche d’Annemasse (La Muraz) ! Découverte au hasard de la lecture d’une vielle monographie de l’abbé Feige, elle a été redonnée à sa commune initiale en échange d’une cloche neuve.

Cette cloche pèse 350 kilos pour un diamètre de 78cm. Elle a été réalisée par le fondeur Louis Léonard, natif de Morteau. Il demeure de rares cloches de ce “saintier” (fondeur qui se déplace de village en village pour fondre les cloches) à Manigod ou Bex (CH).
Cette cloche porte le nom de “Antoinette-Marie-Thérèse” et possède trois effigies : un Christ, une Vierge à l’Enfant et une troisième, non identifiée à ce jour.

Ses inscriptions sont :

ANNO DNI 1767. MENSE 7 BRI N BENEDICEBAT N D N AMEDVS COLLONGES PARTINUS ERAT V P D ANONIVS CALLAS VISIATOR PROV N MATRINA V M MARIA HERESIA DE MENTHON PRIORISSA N HINC ANONIA MA THERESIA VOCOR ET VOTO NOCTE DIEQVE JVVENES ET VIRGINES SENES CVM IVNIORIBVS VT LAVDENT NOMEN DNI.LOVIS LEONARD DE MORTEAVX MA FATT

L’an du seigneur 1767, au mois de sepembre, Dom Amédée Collonge me bénissait. Parrain Vénérable Père Dom Antoine Callas visiteur de la province, marraine Vénérable Mère Marie Thérèse de Menthon prieure. D’où je m’appelle Antoinette Marie Thérèse et j’appelle nuit et jour, jeunes et vierges, les âgées avec les plus jeunes à louer le nom du seigneur.Louis LEONARD de Morteaux m’a faite.