Carillon

Quelques généralités…

Qu’est ce qu’un carillon ?

Carillon : quarregnon au XIIIème siècle, du latin populaire quatrinio, latin classique quaternio, groupe de quatre cloches.

Dès le Moyen-Age, on chercha à regrouper en une combinaison mélodique plusieurs cloches accordées ensemble. Le nombre de cloches, qui était donc de quatre à l’origine augmenta rapidement.

Comment jouait-on du carillon à sa création?

Le XVème siècle vit la naissance des carillons. Les premiers furent installés à Bruges et à Dunkerque. Ceux-ci étaient composés d’un clavier rustique dit “à manches de brouettes”, de quelques huit ou dix touches, reliées par des fils de fer aux battants des cloches.

Ce système de jeu était évidemment dur et le carillonneur ne pouvait jouer très longtemps. Les premiers carillons furent installés dans les beffrois municipaux ou dans des clochers, lorsque les villes ne comptaient pas de beffroi.

Comment joue-t-on le carillon de Taninges aujourd’hui ?

Le clavier se compose de:
52 touches qui correspondent à 4 octaves chromatiques. Comme au piano, les touches du bas correspondent aux blanches, celles du haut aux noires.
25 pédales (les deux premiers octaves)
Chaque touche correspond à une cloche. C’est le battant de cette dernière qui est actionné par un système de tringlerie et de ressort. Le battant frappe la partie intérieure de la cloche. Comme tout instrument il est possible de faire tinter les cloches de différentes manières, en appuyant fort ou doucement pour obtenir des nuances ou les faire vibrer, ce que l’on appelle le trémolo, technique très répandue dans les Flandres.

Actuellement, la tessiture du carillon est la suivante : “Fa3 chromatique Do7” soit 3 octaves et demi. Il manque à ce jour 5 notes graves pour atteindre les 4 octaves complètes (49 cloches). Les trois touches additionnelles correspondent à 3 notes graves représentant des cloches de plus de 3 tonnes, optionnelles.


Une cloche ne fait pas entendre qu’un son. Sous le choc du battant, la cloche donne une série de notes parfaitement distinctes. Une note domine, la note fondamentale. L’art du fondeur consiste à doser cette sonorité multiple, à composer “la partition de la cloche“. Il harmonise par l’accordage, les sons dont l’ensemble constitue “le timbre de la cloche”.

Le timbre est composé essentiellement de 5 notes:
• l’octave inférieure
• la note fondamentale
• la tierce
• la quinte
• l’octave supérieure (dite aussi nominale)
La cloche doit réaliser l’accord parfait des trois octaves. Mais en réalité, son nombre d’harmoniques à l’aigu sont infinies. Cependant, elles dépendent des plus graves précitées.
Les qualités de sonorité de l’harmonie dépendent des inflexions du profil, des dimensions, de l’épaisseur, de la composition du métal, enfin de la manière dont la cloche est coulée: le “tracé” de la cloche, effectué par le fondeur, est une opération délicate, à laquelle chaque artisan apporte sa nuance et son savoir-faire.